jueves, 17 de febrero de 2011

Artículo No. 24. Les dernières heures de Moubarak au pouvoir racontées par la presse égyptienne


LEMONDE.FR avec AFP | 
Mal informé par son ministre de l'intérieur, pressé par son fils Gamal d'ignorer la rue, l'ancien président égyptien Hosni Moubarak semble avoir vécu dans la confusion la plus totale les événements qui ont provoqué sa chute, raconte, lundi 14 février, la presse égyptienne.
D'après le journal Al-Ahram, qui fut un poids lourd de la presse pro-Moubarak, les responsables  "ne comprenaient vraiment pas ce qui se passait". A la veille de la démission historique, "l'impuissance était grande au palais présidentiel". C'est le fils cadet du président, pressenti comme son successeur, Gamal Moubarak, qui "a géré la crise (...) avec l'œil sur le pouvoir. Il n'a compris que très tardivement qu'il était hors jeu... C'est pour cela que les discours ne correspondaient pas à ce que les gens voulaient entendre. Cela a avivé leur colère", estime le quotidien.
Jeudi, avant la dernière apparition de l'ancien président à la télévision, "Gamal a convaincu son père d'une dernière tentative, celle d'annoncer des réformes et de déléguer les pouvoirs à Omar Souleiman", dont la désignation comme vice-président n'avait pas convaincu la foule. "D'autres ont suggéré un ton plus conciliant et sentimental, mais Gamal n'était pas de cet avis. Le discours a alors enflammé la foule... la tentative a échoué... le président est tombé."
VIOLENTE ALTERCATION ENTRE LES FILS DE L'ANCIEN PRÉSIDENT
La stratégie du fils cadet n'aurait pas fait l'unanimité, même au sein de sa propre famille. Selon Al Akhbar (officiel), les deux fils du président en sont presque venus aux mains après l'enregistrement du discours du 10 février, objet d'un "montage" afin d'introduire des propos plus fermes envers les manifestants. "Tu as pourri le pays quand tu as ouvert la voie à tes copains (des milieux d'affaires) et voici le résultat. Au lieu que ton père soit honoré à la fin de sa vie, tu as œuvré pour salir son image", s'est écrié Alaa à l'adresse de son frère, rapporte le quotidien, selon lequel tout le palais présidentiel a entendu la dispute.
Ce discours, dans lequel Hosni Moubarak devait annoncer qu'il déléguait ses pouvoirs civils à Omar Souleiman et militaires à l'armée, a été remanié au dernier moment, à la grande surprise des Etats-Unis et des chancelleries occidentales, qui s'attendaient à un autre ton. D'après le journal Al Youm Al Sabee (privé), la première dame, Suzanne Moubarak, s'est évanouie à deux reprises en raison de cette altercation.
Mais c'est initialement le très détesté ministre de l'intérieur qui semble avoir induit le raïs en erreur. "Le rapport qu'a fait parvenir Habib el-Adli au président Moubarak avant le mardi 25 janvier minimisait l'importance de la manifestation" qui a sonné le début de la révolte populaire, selon Al-Ahram. Par la suite, il a justifié auprès de M. Moubarak le "succès surprenant" de la manifestation en lui faisant croire que les Frères musulmans, bête noire du régime, "avaient mobilisé leurs jeunes conformément à des instructions de l'étranger". Mais le ministre était convaincu "qu'il s'agissait d'une 'poignée de familles', que l'événement pouvait être 'contenu' et que 'tout était sous contrôle'".
Dix-huit jours plus tard, le président devait démissionner sous la pression de la rue.



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